Lettre ouverte à Vincent Labrune, président de la LFP

Monsieur le Président,

Notre page Facebook rassemble aujourd’hui plus de 27 000 supporters qui se posent des questions sur l’arbitrage, match après match, saison après saison, et qui perdent le goût à regarder un championnat qui leur parait truqué. Chaque week-end, et parfois deux fois par semaine, c’est le sentiment d’injustice voire d’écœurement qui prédomine : quand l’arbitre expulse un adversaire de l’OL, alors qu’il a oublié la même faute dans l’autre sens peu avant, ou quand il accorde un pénalty aux Lyonnais, pendant que leurs adversaires ou leurs concurrents peuvent être plaqués dans la surface sans que l’arbitre ne bronche.

A notre modeste niveau, nous nous faisons les porte-parole de ces fans, à qui on veut faire croire qu’ils sont paranos. De ces Lensois, qui n’ont pas compris pourquoi ils n’ont pas obtenu de pénalty à Gerland en 2002, lors de la « finale du championnat. De ces Bordelais, qui n’en reviennent toujours pas que les Lyonnais aient le droit de jouer avec les mains, sur le ballon ou dans le visage de leurs joueurs. De ces Monégasques, qui auraient mérité d’être champions en 2004, et qui, comme leur président, ne tolèrent plus de jouer un match sur deux à 10 contre 12. De ces Parisiens, qui en ont marre que leurs chers joueurs se fassent fracasser en deux dès qu’ils croisent un Lyonnais. De ces Nîmois, qui n’en reviennent toujours pas d’avoir été réduits à 10 après 4 minutes contre Lyon, puis à 9 avant la mi-temps, après avoir concédé un pénalty cadeau, et d’avoir pris des coups tout le match sans qu’un seul carton ne soit sorti. De ces Messins, qui ont bien compris que l’OL, sans les pénaltys c’est une équipe très moyenne. Et même de ces arbitres, qui ne peuvent pas supporter que Fekir houspille un assistant, qu’Aouar en insulte un, ou que Marçal colle une baffe à un autre, sans qu’aucune sanction ne soit prononcée…

Lors de la saison 2014-2015, quand vous étiez président de l’Olympique de Marseille, vous avez pointé du doigt le manque d’équité dans l’arbitrage. Une vidéo, publiée sur le site du club, montrait de nombreux « faits de jeu » défavorables qui ont compté dans le classement final, reléguant l’OM au pied du podium, au bénéfice de Lyon. Vous comptiez 17 points manquant pour Marseille et 15 en trop pour Lyon. Vous avez annoncé avoir constitué un dossier contre Jean-Michel Aulas.

En 2018, un site, qui répertoriait toutes les erreurs d’arbitrage dans tous les matchs de Ligue 1, avait estimé que Marseille s’était encore fait voler une place sur le podium par les Lyonnais lors de l’exercice 2017-2018. La saison suivante, malgré l’instauration de la VAR, nous estimons que c’est Saint-Etienne qui aurait dû être troisième, devant l’OL. Si on ne regarde que les confrontations directes, un pénalty a été oublié pour Saint-Etienne à l’aller, un autre au début du match retour, mais l’arbitre n’a pas hésité quand il a fallu siffler pour Lyon en fin de match sur une action discutable.

Ce site tient les comptes de manière la plus complète et objective possible depuis la saison suivante (2019-2020), avec des vidéos de toutes les actions. Lors de cet exercice tronqué en raison de la crise du coronavirus, ont été mises en lumière des décisions favorables à l’OL dans quasiment tous les matchs, et d’autres défavorables à leurs concurrents (PSG, OM, LOSC, Stade Rennais, ASSE). Malgré cela, les Lyonnais étaient 7èmes à l’arrêt du championnat. On peut penser que même cette piteuse place était usurpée…

Votre arrivée à la tête de la Ligue, en septembre dernier, nous a laissés espérer que l’arbitrage deviendrait plus équitable, pour ne pas dire plus honnête. Si on a pu assister à quelques rencontres plus correctes à ce niveau, que les Lyonnais n’ont d’ailleurs pas gagnées (Montpellier, Nîmes, Lorient), la mascarade a ensuite repris à une cadence hallucinante. Une page facebook de supporters a comptabilisé 9 points « volés » par l’OL après 17 journées, contre 5 perdus injustement par Lille et Monaco, 3 par Montpellier, 2 par Paris et 1 par Rennes, qui auraient dû finir l’année devant Lyon.

Il faut dire que l’OL avait déjà obtenu 7 pénaltys (9 désormais) dont la moitié étaient pour le moins discutables (voire complètement scandaleux pour au moins 2 d’entre eux). Les fautes en question ne sont en tous cas pas sifflées pour les adversaires et les concurrents des Lyonnais. Nous avions noté pas moins de 12 situations de pénalty contre Lyon (16 désormais), qui n’avaient pas été sanctionnées ni même visionnée par la VAR.

Lyon est également une des équipes qui a le plus longtemps joué en supériorité numérique : 147 minutes à un de plus sur le terrain. Pendant ce temps, Marseille (-180), ou Montpellier (-290) ont passé plus de temps en infériorité. Si les joueurs de l’OL avaient été exclus à 5 reprises, ces cartons rouges sont intervenus 3 fois alors que le match était quasiment terminé, et les suspensions ont été incroyablement légères (un seul match la plupart du temps). Et, alors que les arbitres ont la gâchette facile cette saison sur les gestes non maîtrisés, Lyon a échappé à la sanction sur 20 fautes dangereuses pour l’intégrité physique de l’adversaire (21, après Rennes – OL). Comment expliquer une telle disparité dans les décisions ?

Comment peut-on encore accepter qu’Anthony Lopes puisse encore risquer en toute impunité d’envoyer un joueur sur un fauteuil roulant, que Marcelo puisse se permettre de déménager ses adversaires, sans carton, ni même de coup franc, que Jason Denayer ait l’autorisation d’utiliser ses mains pour défendre dans sa surface, ou que les milieux de terrain lyonnais, tels que Houssem Aouar, Thiago Mendes, Guimarães ou Paquetà, soient considérés comme les meilleurs à leur poste, alors que leurs crampons terminent plus souvent sur les chevilles adverses que sur le ballon ?

Alors, comment expliquer une telle clémence pour les Lyonnais, alors que le discours est à la protection des joueurs et de l’esprit du jeu ?

Faut-il regarder dans la composition des instances du foot français, où on trouve un « ami » de Jean-Michel Aulas à chaque étage ?

Nous ne voulons pas remettre en question l’intégrité des arbitres sans preuve, mais nous nous interrogeons sur la nomination de 7 arbitres originaires de la région Rhône-Alpes, dont 3 nés dans le département du Rhône, sur les 25 qui officient régulièrement dans notre championnat. L’un d’entre eux, né dans une commune limitrophe à Lyon, qui a vécu et joué au foot jusqu’à ses 7 ans dans la périphérie lyonnaise, est même régulièrement choisi pour arbitrer les grandes affiches de l’OL, et les polémiques sont nombreuses. En tant que supporters, nous savons qu’il est difficile de réprimer sa passion pour l’équipe de sa ville ou de sa région, alors comment justifier ces choix ?

La VAR existe, elle doit être utilisée de manière juste et sincère, pour gommer les erreurs d’arbitrages que tout le monde voit, sauf les arbitres, et non pas pour favoriser le club d’un homme qui a placé ses pions à tous les niveaux du foot français. Les médias devraient pouvoir travailler sans pression ou influence malsaines, pour analyser toutes les actions litigieuses, et pas uniquement celles que les dirigeants lyonnais ont fustigées.

La holding OL Group et son président s’enrichissent, saison après saison, sur le dos des supporters qui n’en peuvent plus de financer cette escroquerie, et qui résilient en masse leurs abonnements aux chaînes payantes diffusant le foot. Nous n’en pouvons plus de regarder notre équipe de cœur en sachant pertinemment que, à la fin, elle se fera arnaquer, pour laisser la place sur le podium à l’Olympique Lyonnais.

Pour l’amour du football et de ses valeurs, nous vous demandons d’user de votre position pour mettre fin à ce spectacle affligeant et rétablir l’équité et le respect.

L’équipe de Pénalty Pour Lyon

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